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Archives Mensuelles: avril 2015

Ascenseur pour l’expresso (Episode 12)

Les bleus du petit noir… hasta La Victoria (1/3)

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Cafetières express Ian BerstenTout premiers modèles de cafetières express domestiques, Italie début 1900 (collection Ian Bersten)

« Les bleus du petit noir », ce titre traine depuis un moment dans mes cartons… en attente d’inspiration. Une sorte de faux plat avant le sommet : si j’ai une idée assez précise du bouquet final autour de Gaggia (tache non moins longue à mettre en place, mais dont toutes les pièces, glanées au fil de l’écriture de cette histoire, sont maintenant réunies) il est bien plus difficile de trouver une unité dans les milliers d’éclats d’obus trouvés entre Moriondo et Gaggia, ne serait-ce qu’un fil conducteur. Même les livres de Bersten et Bramah peinent à sortir de l’énumération… c’est qu’à partir de Pavoni et Bezzera, des dizaines de petits ateliers se mettent à fabriquer des cafetières express et tentent de trouver leur place sur le marché, saturant celui des bars et des hôtels, puis se tournant vers les ménages, d’où la présence de dizaines de modèles de toutes tailles et de tous styles. Ce monde des machines domestiques de type express est celui de mes amis Lucio del Piccolo et Mikaël Janvier, dont les blogs¹ donnent une bonne idée de la production des petites officines à partir de la Première Guerre Mondiale.²

Affiche Cafetière express OrsoPublicité pour cafetière express Orso de Santini, Italie début 1900.

Giarlotto, Rancilio, Simonelli, Marzetti, Santini, Bialetti, Robbiati… quel fil suivre exactement ?
La réponse est venue indirectement de Gaggia. J’en étais à retourner cette liste quand je suis tombé, au détour d’une recherche sur les débuts d’Achille, sur Franco Capponi.* Ingénieur passionné d’histoire et de machines à espresso, et particulièrement de ses inventeurs, ayant consacré son temps libre à faire des recherches très détaillées dans les archives italiennes et ayant écrit sur Simonelli, Moriondo et Arduino… comment avais-je pu passer à côté de lui depuis si longtemps ? Ayant identifié deux ouvrages portant son nom (un chapitre de « Nuova Simonelli and its roots, Enjoy espresso and the Marche region » et «La Victoria Arduino, 100 anni di caffè espresso nel mondo »), j’ai écrit aux deux maisons pour savoir si les livres étaient toujours disponibles et à quel prix. Contre toute attente, Nuova Simonelli m’a fait parvenir les deux volumineux ouvrages par colis international quelques jours plus tard… tout à fait gratuitement. Les archives publiques qui font payer une fortune et l’entreprise privée qui envoie gratuitement de merveilleux ouvrages de recherche… l’Italie n’a pas fini de me surprendre.

Cafetière de voyage MaltoniModèle de voyage, Italie 1920 (collection Enrico Maltoni)

Franco Capponi a non seulement écrit l’histoire détaillée de Moriondo avec des documents inédits, mais il a complété précisément la recherche sur laquelle je butais, me donnant mon fil conducteur. Si un homme personnifie la transition de Bezzera/Pavoni à Gaggia et la multiplication des machines express domestiques c’est bien Pier Teresio Arduino.

Remerciements et hommage posthumes à monsieur Capponi, le présent épisode s’inspire grandement de son travail de recherche, particulièrement du livre publié pour le 100e anniversaire de La Victoria Arduino.

Portrait d'ArduinoPortrait de Pier Teresio Arduino, 1920.

Les archives italiennes contiennent plus de 150 brevets et dépôts de marques reliés aux machines à café entre 1870 et 1920, avec un boom marqué juste avant la guerre de 14-18.³ On y retrouve, bien sûr, le Turinois Moriondo et les Milanais Bezerra et Pavoni, mais un des noms qui revient le plus souvent est celui d’un autre Turinois. De son nom complet Pier Teresio Felice Edoardo Arduino, « Pietro » voit le jour à Turin le 19 mai 1876. Né dans une famille aisée, il est le fils de Giovanni Arduino et Angela (Angiolina) Pavarino qui habitent un logement luxueux au 3, Place Solferino, en plein cœur de la ville. Titulaire d’un certificat technique et en âge de faire son service militaire, il demande à intégrer le Génie Ferroviaire. Sa demande est acceptée et il rejoint cette Brigade le 1e Novembre 1896. Il en ressort un an plus tard (le 31 octobre 1897) avec le grade de Sergent, une déclaration de bonne conduite et une bonne formation en mécanique des machines à vapeur. À l’époque, il se déclare déjà « industriel », peut-être bien dans l’entreprise de son père dont on ne sait rien. Ces documents militaires nous apprennent aussi qu’il faisait 1m66(1/2), avait des cheveux châtains ondulés et des yeux gris, sans signe particulier… du moins, pas encore.
Habitué des locomotives à vapeur, habitant à deux pas du café de Moriondo… il ne manquait qu’un dernier élément pour venir sceller le destin d’Arduino : sa future femme, Angela Rolando, habitant dans l’immeuble d’à côté (au 5, Plazza Solferino) n’est nulle autre que la fille du propriétaire de « Rolando & Brosio», fabrique de liqueurs et Vermouth. Ceux-ci avaient trois points de vente à Turin (sur les rues Teresa, Roma et Garibaldi, respectivement aux intersections San Tommaso, Bertola et Genova) et depuis au moins 1900, ils avaient quatre produits vedettes : l’apéritif Vino Erbi, l’Elixir Forter, l’Amaro Eden et le Sciroppo Caffè…

Publicité Rolando et BrosioPublicité pour la fabrique Rolando et Brosio, 1900.⁴

Pietro (pour impressionner sa future épouse d’après Franco Capponi) se penche très vite sur la mécanique des machines à café, un monde en plein changement à cette époque. Il s’attaque d’abord au chauffage instantané. À peine 4 ans après le brevet de Bezzera, son nom apparait dans les archives italiennes pour le dépôt d’un brevet intitulé «La Victoria [déjà] Riscaldatore istantaneo per liquidi» (brevet n. 86408 du 22 décembre 1906). Cette invention est, de fait, un échangeur de chaleur très efficace. Constitué d’un serpentin à l’intérieur d’une chaudière, il permet de réchauffer en 3 secondes une dose de liquide froid à la température voulue. Il peut s’agir de bouillon, de lait, de punch, de boisson alcoolisée (qui peut, en plus, être enflammé à son arrivée dans le verre), de thé ou… de café, et c’est d’ailleurs l’exemple donné dans le brevet, qui mentionne l’appareil qui sera bientôt en fonction à la fabrique Rolando e Brosio.

Dessin Brevet ArduinoPremier brevet d’Arduino, n. 86408 déposé le 22 décembre 1906 (image tirée du brevet FR380200).

Le jeune Arduino a de l’ambition, espérant que « le monde entier y verra le signe de la victoire Italienne fruit d’une étude patiente et constante correspondant aux besoins actuels de rapidité moderne et au travail sain d’un commerce qui se développe, d’un vent nouveau qui triomphe en donnant au public une tasse réchauffée instantanément à 89, 90, 95, 100 degrés»… rien de moins. Le nom de l’appareil, Victoria, qui deviendra plus tard le nom de son entreprise fait donc référence à cette victoire du génie humain sur le besoin d’innovation. Il se vante aussi d’avoir résolu le problème tant réclamé par les commerces « d’avoir un appareil à la fois simple, de petite taille, élégant et robuste » tout en permettant cette opération. C’est effectivement une belle invention, qui grâce à la promiscuité de l’inventeur avec l’entreprise de son futur beau-père, va faire son succès.

« La Victoria » Expo Internationale de Turin 1911Présentation de « La Victoria » à l’exposition Internationale de Turin de 1911.

1909 est une grande année pour Arduino, il s’associe avec l’atelier mécanique Natale De Mattei, situé au 6, rue Lodovica pour la production en série de ses machines et De Mattei devient le producteur exclusif de ses machines. En septembre de la même année, il épouse Angela Anna Maria Rolando (née le 30 décembre 1881) et devient ainsi le gendre d’Enrico Rolando et Teresa Germanetti. Il participe à de nombreuses foires commerciales et il aurait remporté une médaille d’or et un diplôme d’honneur à la Foire de Bologne, plus une autre médaille d’or à l’Exposition Internationale de Paris. Enfin, c’est du moins ce que raconte la légende, le problème est qu’il n’y a pas de traces de la foire de Bologne et qu’il n’y a pas eu d’Exposition Internationale à Paris en 1909. Il y a peut-être une confusion avec ses deux diplômes d’honneur obtenus à l’Exposition Internationale de Turin en 1911 (dans les catégories «Mécanique générale» et «Décoration, mobilier et ornement de la maison», c’est d’ailleurs Natale Di Mattei qui est allé chercher le deuxième en tant qu’ingénieur en chef). Dans le catalogue de la même exposition, il est rapporté qu’il a reçu une médaille d’or de la prestigieuse Académie des Inventeurs de Paris (du moins, c’est ce qu’il croyait, car il semble que cette académie était une arnaque d’un certain E. Boettcher).

Pub « Petit Champagne »

Pub « Mokorik »Publicités pour le « Petit Champagne » et le « Mokorik » de la maison Rolando et Brosio, 1910.⁴

Peu importe la véracité des prix, ces machines commencent à remporter un franc succès. Les brevets qui s’enchainent par la suite, déposés dans divers pays, montrent que Pietro travaillait d’arrachepied à l’amélioration de sa machine, comme s’il voulait construire la machine ultime, les versions successives intégrant la plupart des inventions précédentes.

Modèle de bar « Victoria »

Pub « La Victoria »Modèle de bar et publicité pour le modèle « Victoria » de Pier Teresio Arduino, autour de 1915.⁴

Sa première machine express est consignée dans le brevet 108873 du 28 mars 1910, sous le titre « Apparechio per prepararel’infusione di caffè ». Cette invention comporte deux innovations intéressantes. D’abord, le système d’étrier qui permet d’attacher fermement le porte-filtre au groupe et dont la forme nouvelle ressemble en tout point aux porte-filtres actuel. Ensuite, le groupe à vis, qui permet d’épuiser la mouture suivant le principe d’une presse pour en extraire jusqu’à la dernière goutte de café. Ce dernier serait anecdotique s’il ne se rapprochait pas du tout premier brevet de Cremonese, mais nous y reviendrons.

Dessin Brevet ArduinoDessin Brevet Arduino
Brevet d’Arduino n. 108873 pour une cafetière Express déposé en 1913 (image tirée du brevet FR466328).

Débute alors ce qui fera aussi la marque de commerce d’Arduino : la campagne publicitaire. Pour sa première affiche, il choisit le même graphiste (Arti Grafiche Navarra de Milan) que l’annonce du Petit-Champagne de Rolando & Brosio, nouveau produit de la marque apparu en 1910. La même année où, certainement sous l’impulsion d’Arduino, apparait aussi le café en bouteille Mokorik, parfaitement adapté à son appareil de chauffage instantané la Victoria.

Logo « La Victoria » 1911Dépôt de marque pour les modèles « La Victoria », 1911.⁴

Il enregistre aussi auprès du ministère de l’Industrie et du Commerce, la plaque qui ornera ses machines, où l’on peut voir l’aigle triomphant, la victoire ailée portée sur les genoux de la statue de l’Italie et, en prime, le portrait de Pietro inséré dans le bouclier. Si l’on doutait encore d’un certain égocentrisme (du moins d’un manque apparent d’humilité) du personnage, nous voilà servis. Il finit cette année bien chargée avec un ajout au brevet 108873 (ajouté en date du 15 décembre 1910) : son « Système à robinet double», qui équipera alors la Victoria. Ce robinet est assez ingénieux : il permet de contrôler ensemble ou séparément l’arrivée d’eau chaude (petit réservoir du bas dont l’ouverture est contrôlée par l’axe central maintenu par un ressort) et l’arrivée de vapeur (conduit du haut dont l’ouverture est contrôlée par la valve à pas de vis).
La beauté du système est encore plus remarquable quand on sait que les différents groupes (express, à vis, ou à tisane présenté plus loin) sont conçus pour être amovibles. La machine existe en différentes tailles allant du grand format capable de produire 1000 tasses à l’heure (alors que l’Idéale de Pavoni en produit six fois moins) au format familial (comme sur l’affiche).

Pub Natale De MatteiPublicité pour les ateliers de Natale De Mattei, constructeur exclusif des modèles « Victoria » de Pier Teresio Arduino, autour de 1910.⁴

Le succès commercial est au rendez-vous et son entreprise prend de l’expansion. Il ouvre un autre établissement via Moncalvo (au numéro 7) et s’il garde l’adresse de Lodovica, 6 il semble que ce soit la fin de l’association avec De Mattei. Ce dernier s’associe avec Luigi Vernetti et Lorenzo Simonetti pour se lancer dans la fabrication de ses propres machines sous le nom « Vernetti, Demattei e Simonetti » en 1912, puis « Vernetti e Demattei » lorsque Simonetti quitte le navire en 1913. Cela marque l’histoire parallèle à Arduino, avec des personnages qui vont aller et venir entre Arduino et De Mattei, eux-mêmes liés. C’est le cas de l’ingénieur Enrico Bossi, qui s’associe avec Vernetti et Alfredo Bartolini (propriétaires de la société « Vernetti et Bartolini ») pour fonder la société portant le nom des trois associés et propriétaires de la marque « L’Italiana » durant la Première Guerre (précisément de 1913 à 1917). De Mattei, lui, s’associera de nouveau avec Arduino (1919-1920) avant de fonder avec Bartolini une autre marque connue dans les années 20-30 : « La Torino Express ».

Logo Vernetti et BartoliniDépôt de marque de Vernetti et Bartolini, 1919.⁴
Pub « l’Italiana »
Publicité de Bossi, Vernetti et Bartolini pour « l’Italiana », vers 1920.⁵
Publicité « Turin Express »
« The Turin Express »Publicités de De Mattei et Bartolini, pour « The Turin Express », vers 1930 et dépôt de marque de 1931.⁵

Parti cavalier seul à partir de 1912 tout en gardant des liens avec ses acolytes, Arduino étend sa gamme en présentant une des toutes premières machines de voyage (brevet 130972 du 18 décembre 1912, « Macchina per fare il caffè »). Il prévoit même le sac de cuir pour la transporter (modèle de fabrique 2061 du 13 mars 1913, « Borsetta per macchina portabile da fare il caffè »). Le groupe de cette petite machine est le même que celui présenté sur certains brevets postérieurs déposés à l’étranger (attaché au modèle « Victoria »), il présente une sortie en cône de la douchette, pour permettre une meilleure diffusion de l’eau à travers la mouture.

Dessin Brevet ArduinoDessin Brevet ArduinoBrevet n. 130972 et modèle n. 2061 de Pier Teresio Arduino pour une cafetière express de voyage, 1912-1913.⁵

Il continue de faire la tournée des expositions : après ses deux prix à Turin en 1911 c’est Stresa, Rome et Vercelli en 1913 (où il reçoit une croix du mérite et un diplôme d’honneur). En 1915, il reçoit même une médaille d’honneur à San Francisco, ce qui lui vaut un article élogieux dans la Stampa : voilà réussi son pari de faire rayonner l’Italie à travers le monde. Lorsque le 22 mai l’Italie entre en guerre et Pietro Arduino est mobilisé, c’est certainement sa notoriété qui lui vaut d’être réformé.

Après la guerre, le principe du groupe dit « à tisane » est repris sur un modèle beaucoup plus gros, de type percolateur (« Macchina per la preparazione del caffè secondo il metodo detto a tisana », brevet 167012 du 15 mai 1918). Il présente, la même année, le premier porte-filtre avec deux becs qui se vissent, principe qui existe encore aujourd’hui («Porta filtro per macchine per la preparazzione istantanea del caffè in tazze», brevet 167011 du 12 septembre 1918).

Dessin Brevet Arduino
Brevet n. 167012 de Pier Teresio Arduino pour un percolateur grand format, déposé le 15 mai 1918 (image tirée du brevet CH86006A).
Dessin Brevet ArduinoBrevet n. 167011 de Pier Teresio Arduino, déposé le 12 septembre 1918 (image tirée du brevet FR498931).

L’Italie connait une période de reprise économique juste après la Guerre, Arduino cherche à profiter de l’occasion pour solidifier son entreprise. En 1919-1920, la société se réorganise autour du 6, rue Lodovica avec la création de trois départements : les brevets, la fabrique (Ditta De Mattei) et la vente (via Amerigo Vespucci, 9). Il trouve des investisseurs en la personne de Michele Donn (un avocat devenu un banquier puissant et président de nombreuses compagnies) et Umberto Fiandra (un impresario, directeur de cinémas dont le cinéma Lumières et du Teatro Scribe). Ils croient en lui et vont lui permettre de constituer une société anonyme : « La Victoria Arduino di Pier Teresio Arduino e C. » est fondée en 1920 (détenue à 50% par Arduino et 25% aux deux investisseurs) avec l’ambition affichée d’étendre sa production et son marché, particulièrement en misant sur les exportations. Il n’a pas encore vraiment de modèles « Express » dignes de ce nom, mais il connait quelqu’un qui en produit. Dans ce qui ressemble à un mariage de raison, il demande à Enrico Bossi de le rejoindre avec dans son giron les modèles de l’Italiana. En fusionnant avec son entreprise (son principal concurrent à l’époque), La Victoria Arduino devient en 1921 une société par actions au capital de 8 millions de lires (détenue par Arduino, Bossi, Fiandra et Donn à hauteur de 34.4&%, 31.2%, 17.2% et 17.2%) à même de concurrencer l’industrie milanaise.

Les brevets de Bossi (« Gruppo generatore per macchine per la preparazione del caffè » et « Suddivisore di un getto di liquido, particolarmente applicabile alle macchine per la preparazione del caffè », numéros 176817 et 176818) et celui déposé par De Mattei (« Gruppo generatore multiplo applicabile alle macchine per la preparazione del caffè exprès », n. 167196) ainsi que tous les brevets d’Arduino sont transférés à la nouvelle société. Difficile d’ailleurs, au regard de ces brevets de savoir qui a copié qui… ils portent tous sur des robinets de groupe express et diviseurs de sortie de porte-filtre en 2, 3 tasses ou plus. Peut être que De Mattei et Arduino s’étaient séparés sur un désaccord de stratégie commerciale (petits vs gros modèles) ou sur un problème de capacité de production (thèse de Capponi), ou tout aussi bien sur une bisbille de propriété intellectuelle… que la nouvelle association venait réparer.

Dessin Brevet DeMatteiBrevet de De Mattei, 1919 (image tirée du brevet US1357445).
Dessin Brevet Vernetti Bossi BartoliniBrevet de Vernetti, Bartolini et Bossi, 1919 (image tirée du brevet FR512415).
Dessin Brevet Vernetti Bossi Bartolini
Brevet de Vernetti, Bartolini et Bossi (Corso Casala, 36), 1919 (image tirée du brevet FR512416).

La nouvelle société souffre au départ de la crise sociale et des mouvements de grève, parfois violents, qui agitent Turin au début des années 20. L’usine de production est même occupée un certain temps. À la recherche d’alternatives de production et en désir d’expansion, Arduino prend quand même son essor avec l’ouverture de succursales à Rome (via Frangipane, 30) et Venise (San Conia, colle Stretto Lipoli già Stretto Gallipoli, n. 3022)… où les machines sont transportées en gondole.

Machines Express Arduino VeniseTransport de cafetières Express La Victoria Arduino à Venise.

À suivre…

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* Franco Capponi (1/1/1938 – 16/9/2014).
Il est parti alors que je venais de passer dans son sillon avec l’histoire de Moriondo. Dommage que je n’ai pas croisé son chemin plus tôt, j’aurai vraiment aimé le remercier personnellement pour son travail, si proche de ce que j’essaie de faire.
¹  Caffettiere e macchine da caffè, le blog de Lucio, et It is time to give back to these designers the respect they deserve!, le blog de Mikaël
²  Pour une idée du nombre de marques connues, voir la liste non exhaustive dressée par Andrea Moretto sur son site.
Il est possible que le régime de Mussolini en instaurant une taxe sur les bouilloires de grande taille à la fin des années 20 ait eu une grande influence sur le développement de petites cafetières express tourné vers les ménages.
³  Pour une liste complète des références de ces brevets, voir l’Appendice 1 de l’ouvrage de Franco Capponi. Trésor inestimable pour qui n’a pas d’accès direct aux archives et le courage de compiler les centaines de pages des bulletins.
⁴ Archives Italiennes des Brevets et Modèles.
⁵ Archives italiennes, reproduites dans l’ouvrage « La Victoria Arduino, 100 anni di caffè espresso nel mundo » de Franco Capponi, 2005.
 
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Publié par le 3 avril 2015 dans Histoires et Histoire

 

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