Depuis le premier billet, nous avons fait quelques allers-retours dans l’histoire. Revenons maintenant aux débuts de l’expansion du café, qui s’est longtemps limité aux pays arabes et musulmans.
Après que ses fruits eurent été découverts en Abyssinie, le caféier a été cultivé dès le IXe siècle par les Arabes, qui contrôlèrent le commerce des grains jusqu’au début du XVIIe siècle. Le café apparaît de fait comme une « invention » de cette civilisation, d’où l’appellation « arabica ».
Pendant cinq à six siècles, la consommation de café a été limitée au monde arabe. Le port de Moka (au Yémen) détenait le monopole de son commerce, y compris lorsque les européens commencèrent à s’y intéresser, jusqu’au début XIXe siècle.
Après que le café s’est répandu en Perse au début du XVe siècle, le premier débit public apparut vers 1450 / 1470 à La Mecque. Hommes et femmes y allaient pour jouer aux échecs, écouter de la musique et deviser en dégustant leur cahoua. Deux autres villes ont joué un rôle important : Le Caire et Istanbul.
Le café atteignit progressivement ces trois villes et a commencé sa grande histoire. Le vin étant interdit, le café se substitua à lui grâce à ses vertus psychoactives. De ce fait, dès le début, des théologiens tentèrent de l’interdire. On le soupçonnait de favoriser le dérèglement des sens mais il remplissait surtout cette fonction de lien social dont l’incidence religieuse et politique inquiétait les puissants pour la raison qu’il favorisait la fronde. Le café était politique. Comme rien dans le Coran ne proscrit sa consommation, les interdictions ne firent pas long feu.
Voilà rapidement comment notre boisson préférée a commencé son histoire. Histoire géographiquement limitée car les arabes gardaient jalousement ce fruit unique. A tel point que l’exportation de plants était interdit. Leurs plantage à l’étranger, en Inde d’abord, par les Hollandais, est digne d’un roman d’espionnage. J’en parlerai bientôt.