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Ascenseur pour l’expresso (Episode 17)

Ode à l’Électricité (Acte III, adagio)

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La machine à vapeur, invention qui a donné naissance à la révolution industrielle du XIXe siècle, présente des liens étroits avec l’histoire de la machine à café express. Les techniques permettant de fabriquer des chaudières sous pression, la marée de nouveaux ouvriers venant gonfler les villes, en manque de café et de temps pour le boire, et la hausse générale du niveau de vie sont autant de facteurs qui créeront à la fois le besoin pour un nouveau mode d’extraction du café, « meilleur et plus rapide », et les moyens techniques d’y parvenir.

Une autre grande invention attend l’express au tournant. Fruit des travaux successifs et remarquablement multinationaux d’illustres savants¹ l’invention du siècle suivant aura une incidence majeure sur la naissance de l’espresso. L’arrivée de l’électricité marquera en effet la naissance de l’espresso, moins par le développement des résistances de chauffe que par l’avènement du moteur électrique.

Affiche Application Electricite 1909
Affiche de 1909 pour l’exposition internationale des applications de l’électricité.

L’Italie de 1900, comme toutes les nations « modernes » développe ses moyens de production électrique et des câbles fleurissent le long des routes du pays, entrainant avec eux une cohorte d’apprentis électriciens et d’inventeurs à la recherche d’applications pour cette toute nouvelle technologie. Ceux-ci vont littéralement la faire entrer dans les maisons, ce que n’avait pas réussi à faire la (trop) bruyante machine à vapeur.

Bouilloire AEG Behrens 1924
Bouilloire électrique dessinée par Peter Behrens en 1909 et produite par AEG.²

Si l’on suit le fil « électrique » de l’histoire, la technologie touche d’abord les bouilloires.³ Elles commencent à utiliser des résistances au tournant du XXe siècle et sont commercialisées par les grandes compagnies d’électricité (Siemens, General Electric, AEG, Edison et Swan). La chauffe électrique est intégrée à un percolateur de grand format en 1893 (produit par la General Electric Company); suivent Benjamin Joseph Barnard en 1908 avec une cafetière domestique et Marzetti en 1909, un des premiers à breveter l’utilisation de l’électricité pour chauffer l’eau des machines à café express. Son brevet couvre à peu près tous les types de cafetières de l’époque, ce qui explique peut-être que les brevets suivants n’arrivent que 10 ou 15 ans plus tard.

Cafetière Edisonia, 1910
Cafetière «Edisonia», correspondant en tout point au brevet ITX410234 de Manlio Marzetti déposé le 12 décembre 1908.

Manlio Marzetti, prolifique inventeur milanais ayant breveté des cafetières mais aussi un collecteur d’ordures ménagères, un camion frigorifique pour le transport de viandes de boucherie, un support d’ampoule, une antenne radio et d’autres encore dans les années 1930 (alors qu’il travaillait pour l’entreprise « Italiana Magneti Marelli »), a vraiment produit cette cafetière dans les années 1910 puisqu’il en existe encore au moins un exemplaire dans le monde.⁴ Cette première machine à café express électrique domestique s’appelait «Edisonia», un bel hommage à celui qui aura réussi à électrifier le monde entier et une illustration parfaite pour le sujet de cet article.

Publicité cafetière Express électrique
Publicité incitant à l’utilisation de cafetières électriques, vers 1930.

« Il faut être de son siècle », clame la publicité, promettant même un meilleur café. L’arrivée de l’électricité pour le chauffage des chaudières, remplaçant petit à petit le gaz et les lampes à esprit de vin est la seule avancée majeure dans l’évolution technologique des cafetières express, autant pour les machines à café de bar que pour les petites domestiques. Pour ces dernières, cela commence par la conversion des anciens modèles (Giussani, Oikos, Santini) par l’ajout d’une plaque chauffante en-dessous de la cafetière express ou en utilisant une résistance immergée pour les cafetières classiques (la « Termovelox », brevet Selvatico de 1919).

Brevet Selvatico 1919
Appareil « Termovelox » de Selvatico pour le chauffage de l’eau, Brevet FR540487A de 1919. [ Source: Espacenet ]
Fornello début XXe
Réchaud électrique, début XXe.
Cafetière électrique et termovelox
Publicité des années 20 pour les modèle Oikos et Giussani electrifiés ainsi que « termovelox » (brevet Selvatico de 1919).

Dans la foulée, de nouveaux modèles électriques sont commercialisés à grande échelle, comme la ‘Mignonne’ et la ‘Tipo Famiglia’ de Victoria Arduino (toutes deux crées en 1921 grâce au concours d’Oreste Bajma Riva)⁵ mais aussi le célèbre modèle « Velox » qui, à partir de 1925, est vendu à Paris par Pier Felice Concaro.

Cafetière Velox Concaro 1925
Cafetière « Velox » présentée au 2e Salon des appareils ménagers de Paris, Recherche et Inventions 1 février 1925. [ Source : Gallica ]
Cafetière Velox Concaro 1924
Publicité pour la cafetière électrique « Velox », Le Matin 30 novembre 1924. [ Source : Gallica ]

Dans les foires expositions, les cafetières express trouvent alors leur place aux côté dans transformateurs et autres frigidaires, luminaires ou moteurs électriques, tels les stands de Neowatt ou Victoria Arduino qui se retrouvent, entre 1930 et 1938, dans les pavillons consacrés à l’électricité ou l’électrotechnique .

Padiglione dell'elettrotecnica 1934
Fiera di Milano – Campionaria 1934 – Padiglione dell’elettrotecnica – Sala interna. [ Source : SIRBeC ]
Stand Neowatt Padiglione dell'elettrotecnica 1936
Fiera di Milano – Campionaria 1936 – Padiglione dell’elettrotecnica – Stand della Neowatt B.C. [ Source : SIRBeC ]
Stand Neowatt Padiglione dell'elettricità 1938
Fiera di Milano – Campionaria 1938 – Padiglione dell’elettricità – Sala interna. [ Source : SIRBeC ]
Stand Marelli Padiglione dell'elettricità 1936
Fiera di Milano – Campionaria 1938 – Padiglione dell’elettricità – Sala interna. [ Source : SIRBeC ]
Padiglione dell'elettrotecnica 1930
Stand Victoria Arduino (en avant à côté de Fili Pagani) et Pavoni ? (au fond, en avant de Philips).
Fiera di Milano – Campionaria 1930 – Padiglione dell’elettrotecnica – Sala interna. [ Source : SIRBeC ]

De fait, la véritable déferlante « express électrique » ne se fait qu’à partir des années 20 et est issue de compagnies travaillant aussi à la production des premiers chauffe-eau et poêles électriques à une époque où, incontestablement, les normes de sécurité n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui.

Ainsi, on retrouve des noms de sociétés italiennes œuvrant autant sur des brevets ou des marques de cafetières que d’appareils pour l’équipement de salle de bain. Citons par exemple « Luigi Barbacini » (1918), la « Societa Elettrotermica Select (S.P.E.S.) R. Fioravanti & C. » (1919), « Cesare De Mattei e Ernesto Albano » (1920, un des frères De Mattei associé à la marque ‘Torino Express’), la «Ditta Cavazzini & Casati» (1920), mais aussi Alfeo Bordoni auteur de plusieurs brevets de chauffage électrique intégré qui multiplie les sociétés et les dépôts de marques liées aux cafetières : ‘S.E.S.’ Ditta Bordoni & Giorgi (1922), ‘L’orientale’ Alfeo Bordoni (1923), ‘La Brasiliana’ Ditta Bordoni & Bettini (1924), ‘Roma’ Alfeo Bordoni (1931).

Cafetière Brasiliana Bordoni
Cafetière « Brasiliana » présentée au 2e Salon des appareils ménagers de Paris, Recherche et Inventions 1 février 1925. [ Source : Gallica ]
Brevet Bordoni 1924
Brevets FR29595E, FR579985A et FR583000A de Bordoni, 1924. [ Source : Espacenet]
Publicité Brevetti Roma 1930
Publicité pour des chauffe-eau électriques de la marque Roma, vers 1930.

Ce sont aussi les officines d’Angelo Torriani (marques ‘Lutetia’, ‘Lutetia’ et surtout ‘Eterna’), A.M.E.R. de Pietro Borla (Apparecchi e Macchine Elettriche per Riscaldamento, 1924⁶) ou A.P.R.E. (Applicazioni Pratiche Riscaldamento Elettrico, 1924) qui, à l’instar des grandes marques ‘Victoria Arduino’, ‘La Pavoni’ ou ‘OMEGA’ (Soc. An. Apparecchi Elettrici Macchine da Caffè Espresso ‘OMEGA’ de Scafi & C., 1930) se lancent dans l’électrification de grosses machines express et produisent leurs propres modèles.

Cafetière A.P.R.E. 1924
Cafetière électrique de la marque A.P.R.E. présentée au 1e Salon des appareils ménagers de Paris, Recherche et Inventions 15 janvier 1924. [ Source : Gallica ]
Logo A.M.E.R. 1924
Logo de la marque A.M.E.R., vers 1924, avec machine à café et cuisinière électrique.
Brochire A.M.E.R. 1924
Brochure de la marque A.M.E.R., vers 1924, présentant des cafetières, des chauffe-eau et des cuisinières électriques.⁷
Publicité Omega Scafi et C.
Publicité pour la marque Omega, vers 1920.
Brevets Torriani 1926 et 1930
Brevets GB247345A et US1750068A de Torriani (marques Watt et Eterna) de 1926 et 1930.
Cafetière Eterna 1930
Cafetière Eterna dans un café Parisien, vers 1930.

L’époque est aux changements, le bruit assourdissant des machines à vapeur (celui-là même qui dérangeait les voisins de Moriondo et Gariglio aux débuts de leur entreprise⁸) va bientôt faire place aux ronrons des premiers moteurs électriques… sentez-vous l’odeur de café fraichement moulu ?

À suivre…

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¹ Benjamin Franklin (américain, 1706-1790), Alessandro Volta (italien, 1745-1827), André-Marie Ampère (français, 1775-1836),  Hans Christian Ørsted (danois, 1777-1851), Georg Simon Ohm (allemand, 1789-1854), Michael Faraday (britannique, 1791-1857), Joseph Swan (britannique, 1828-1914), Thomas Edison (américain, 1847-1931) et Nikola Tesla (serbe, 1856-1943).
² Au risque de me faire reprocher une trop grande généralisation… je l’ajouterais à la liste des inspirations potentielles de Bialetti : au vu du style de cette bouilloire, je n’ai pu m’empêcher de faire le rapprochement avec celui de la « Moka ». Tant qu’à y être, je me suis fait une réflexion similaire en tombant sur l’ «Auto-Thermos» : premier autocuiseur, fait d’aluminium et de bakélite avec soupape de sécurité, produit à Boulogne sur Seine entre 1927 et 1935. Je me demande si ce ne sont pas là les ateliers où Alfonso aurait travaillé. J’encourage les sceptiques à aller constater que ces mêmes ateliers produisaient aussi une cafetière sous pression, le «Perco-Thermos».
³ Voir l’évolution de cette technologie sur « A History of the Electric Kettle », un site britannique, vous vous en doutiez.
⁴ Ce modèle unique est apparu sur eBay en avril 2016 sous une mauvaise identification (attribuée à « Snider » car il est vrai que le style ressemble un peu aux premières machines express de la firme; le style ressemble aussi à celui du modèle Simplex de la marque A.M.E.R. de Pietro Borla produit dans les années 1920) et s’est envolé pour la somme de 2900€. Sur le socle, est inscrit l’adresse «Milano, via Lincoln 13», une petite impasse qui croise la rue Benjamin Franklin… ça ne s’invente pas.
⁵ Voir l’histoire de la Victoria Arduino, «Les bleus du petit noir… hasta La Victoria».
⁶ Voir l’histoire de Zenith Express, «La Marseillaise – Histoire de la marque Zenith Express».
⁷ Merci à Pascal pour avoir scanné ce précieux document.
⁸ Voir l’histoire d’Angelo Moriondo, «Angelo et la Chocolaterie».
 
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Publié par le 31 janvier 2016 dans Histoires et Histoire

 

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Ascenseur pour l’expresso (Episode 13)

Les bleus du petit noir… hasta La Victoria (2/3)

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Usine La Victoria Arduino dans les années 30
Usine La Victoria Arduino dans les années 30. *

Arduino et Bossi, joignant leurs forcent pour concurrencer l’industrie de Milan, commencent la production en grand de machines express. Ils envahissent bientôt le marché de leur signe distinctif (le fameux aigle trônant sur le haut des machines, déposé comme marque de fabrique le 23 octobre 1922) et de leurs affiches publicitaires reconnaissables entre toutes, restées jusqu’à aujourd’hui des icônes de la déferlante « Café Express » sur le monde (particulièrement l’affiche réalisée par le peintre Leonetto Cappielo en 1922).

Aigle La Victoria Arduino
Aigle couronnant les machines à café express de La Victoria Arduino.
Publicité la Victoria Arduino 1922
Publicité pour la Victoria Arduino de 1922 (affiche de Leonetto Cappielo).

Durant ces années-là, le bureau des brevets Arduino travaille sur un projet très ambitieux : une machine totalement automatique. Un premier brevet est déposé début 1920, complété par un autre en juillet, il a pour titre « Macchina automatica per la preparazione dell’infusione di caffè e bevanda analoghe » (brevet Italien 182274 et attestation complémentaire 188417). L’année suivante un nouveau brevet intitulé « Frullino azionato da fluido soto pressione » semble se rapporter aussi à cette invention (Brevet 198289 déposé en avril 1921).

Automatique 1Automatique 2 Automatique 3

Automatique 4 Automatique 5

Automatique 6
Sujet des brevets Italiens N. 182274, 188417 et 198289 d’Arduino, déposés de 1920 à 1921 (images tirées du Brevet FR531033).

La machine en question n’a rien à envier aux robots actuels, étant (elle) complètement construite avec des pièces métalliques. Le brevet comprend pas moins de 27 figures, décrivant en détail toute cette mécanique d’automate permettant de moudre le café, de mesurer la quantité de poudre, de la tasser, de l’infuser et extraire une dose donnée, puis décharger le marc pour renouveler l’opération. Fait intéressant de cette invention de 1921, le passage de l’eau sur la mouture se fait à l’aide d’un piston (pièce numéro 47 sur les figures) monté au bout d’un bras articulé… principe totalement nouveau pour l’époque. Difficile de dire combien de machines de ce type ont vu le jour. Une chose est sure, c’est qu’Arduino venait d’inventer la première machine automatique moderne et par le fait même, vu la complexité de l’engin, une nouvelle génération de réparateurs ultras spécialisés.

Groupe Auto 1 Groupe Auto 2
Groupe Auto 3
Brevet N. 198809 d’Emilio Genazzi/Enrico Bossi, du 11 mai et 9 novembre 1921 (images tirées du brevet GB195297 déposé le 8 mai 1922).

La société fait aussi l’acquisition d’un brevet portant sur une machine automatique déposé par un certain Emilio Genazzi (brevet n. 198809, « Apparechio automatico per la preparazione del caffè espresso » déposé le 15 mai 1921 et complété le 9 novembre 1921, pour lequel VA présentera aussi un brevet complémentaire peu de temps après le transfert de propriété en mai 1922). On retrouve le brevet en Grande Bretagne déposé par Enrico Bossi en son nom (on apprend ainsi qu’il résidait 2, via Savonarola à Turin). Une mécanique tout aussi complexe, adaptée cette fois à un groupe automatique qui pouvait se monter sur n’importe quelle chaudière.

Ce projet d’envergure était certainement porté par Enrico Bossi. D’après l’historique de l’entreprise, il apparait en effet que Bossi était plus porté sur les machines de grand format alors que Pietro Arduino s’intéressait plutôt aux petites (qui a dit à cause de sa taille ?). C’est Bossi qui, au départ, avec l’Italiana avait apporté à Arduino les machines à café express de grand volume alors qu’Arduino, de son côté, avait toujours travaillé à mettre au point des machines élégantes et compactes.

MignonneMachine « Tipo Mignon » (affiche de 1927).
Brevet Mignonne 1 Brevet Mignonne 2
Brevet Allemand N. 409023 d’Arduino, déposé le 7 avril 1922 (déposé en Italie le 28 juin 1921).

C’est le cas d’un brevet déposé au même moment par Pier Teresio Arduino (un des tout dernier déposé en son nom) : une machine magnifique appelée «Mignonne». Il ne semble pas exister aujourd’hui d’exemplaire de cette machine, qui a pourtant été fabriquée puisqu’on la retrouve dans des publicités jusqu’à la fin des années 20. Un brevet allemand nous apprend que le premier brevet a été déposé en Italie le 28 juin 1921 (étrangement, il n’y en a pas trace aux archives Italiennes, car Capponi n’en fait pas mention dans son livre, seule est présentée une image d’un catalogue de 1927). Au-delà du style, c’est le porte-filtre et l’utilisation de l’électricité pour la génération d’eau chaude et de vapeur qui est tout à fait remarquable pour cette époque. De fait, elle semble être la première machine à café express domestique (de luxe c’est vrai). Elle est branchée sur l’eau de la ville et le chauffage se fait à l’aide d’une chemise placée autour du réservoir (comme cela sera le cas de beaucoup de petites machines par la suite). Le brevet montre aussi une lance vapeur qui ne semble pas présente dans la version postérieure. Enfin, bien en évidence sur le haut du groupe, trône l’aigle comme sur les grandes sœurs « Tipo Extra ».

Cette machine est dans la lignée de celle de Manlio Marzetti, de Milan, qui en 1909 a été le premier à adapter le chauffage électrique de l’eau à une machine à café express, dans un style très particulier. On reconnait sur son brevet l’ancêtre des modèles Robiatti (Fig. 8 ) et d’une ribambelle de petites machines à café électriques (Fig. 7).

Brevet Marzetti
Brevet US992021 de Marzetti, «Electrically heated vessel», déposé le 2 décembre 1909.

L’électricité est aussi utilisée sur les gros modèles « Tipo Extra ». Ils sont bientôt exportés aux quatre coins du monde et des succursales sont ouvertes dans plusieurs grandes villes. Les affaires marchent tellement bien à l’étranger qu’Enrico Bossi est appelé en Allemagne pour y devenir le représentant exclusif de la marque, il finit par déménager à Hambourg avec femme et enfants en 1925.

Tipo Extra 1
Machine à café express la Victoria Arduino au 14e Salon des Arts Ménagers de Paris en 1937, Stand Café Madag.
Tipo Extra2 Tipo Extra Cioccolato *
Tipo ExtraTipo Extra Brochure publicitaire de La Victoria Arduino pour les modèles Tipo Extra et Cioccolato, dépliant vantant le soin apporté à l’emballage des machines destinées à l’exportation.

À suivre…

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* Images extraites de l’ouvrage « La Victoria Arduino, 100 anni di caffè espresso nel mundo » de Franco Capponi, 2005.
 
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Publié par le 8 Mai 2015 dans Histoires et Histoire

 

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